Test Enceinte Ultimate Ears Megaboom 4 : un totem baroudeur, simple et puissant

Difficile de ne pas voir la MegaBoom 4 comme une version ++ de la Boom 4, déclinaison destinée à ceux qui restent sur leur faim en matière de puissance sonore, particulièrement dans le bas du spectre. Aussi simpliste soit-il, c'est un peu le constat que nous pouvons faire, tant ces deux enceintes baroudeuses partagent des choses sur le fond et la forme.

Prix & disponibilité

La Megaboom 4 a été lancée en juin 2024 au prix de 199 €.

Le design de la MegaBoom 4 est dans la droite lignée de la célèbre gamme d'enceintes UE. Son aspect tubulaire, très pur car presque sans aspérité, s'associe très bien aux coloris pâles choisis par la marque : noir, bleu cobalt, lilas (version testée), rouge framboise.

L'appareil se distingue par une conception simple, quoique sérieuse, avec des matériaux classiques, mais bien choisis et assemblés. Sa structure en polymère est recouverte par un revêtement en tissu plutôt agréable au toucher, lui-même encadré par une base et un plateau supérieur recouverts de silicone afin d'apporter une résistance aux chutes. Pour ne rien gâcher, le tout est certifié IP67 et peut même flotter dans l'eau.

Malgré une taille plutôt imposante (87 mm de diamètre et 225 mm de haut) et un poids non négligeable (935 g), la MegaBoom 4 reste très agréable à manipuler. Elle se révèle évidemment moins universelle qu'une Boom 4, enceinte plus adaptée aux petites mains et plus simple à placer dans un sac. Ainsi, cette MegaBoom 4 se classe-t-elle davantage dans le genre transportable. Pour le reste, la forme est semblable entre les deux produits jusqu'au moindre détail.

Mauvaise habitude prise depuis la génération 3 des enceintes Boom, la connectique se résume ici à un simple port de charge. Impossible donc d'utiliser l'appareil hors du cadre Bluetooth. Hélas, si ce protocole sans-fil est intégré avec un certain sérieux, d'où une excellente stabilité de connexion et une très bonne portée, UE ne fait pas preuve de modernité sur les à-côtés : pas de multipoint ni d'appairage rapide, pas de LE Audio et pas de kit main-libre (aucun microphone). On ne peut se reposer une fois encore que sur la technologie propriétaire PartyUp, qui organise les appairages multiples entre enceintes Ultimate Ears, même d'anciennes générations.

Fort heureusement, la gestion des commandes est irréprochable, car très intuitive. Identiques à ce que propose la Boom 4, les contrôles sont répartis entre les immenses boutons de volume placés en façade, le Magic Button (navigation, lancement d'une playlist), le bouton allumage/extinction et un bouton d'appairage un peu trop camouflé (invisible) derrière sa diode lumineuse. La force du produit est de rester simple, de ne pas perdre l'utilisateur, même débutant. Les invites sonores et lumineuses sont ainsi discrètes, mais suffisamment claires.

Cette remarque est également valable pour l'app dédiée, UE Boom, qui se concentre sur l'essentiel. Le petit plus, également intégré sur la Boom 4 et l'Everboom, est la fonction mégaphone, petit gadget qui permet de parler dans l'enceinte à travers le microphone du smartphone. Amusant, mais d'un intérêt limité.

Typique des modèles Boom et MegaBoom, l'architecture de ce modèle est une fois encore estampillée 360°, appellation en pratique synonyme d'architecture stéréo étendue. L'enceinte dispose de transducteurs large bande de 50 mm de diamètre sur chaque flanc, auxquels viennent s'ajouter deux radiateurs passifs de 55 x 86 mm.

Si le passage de la version 2 à la version 3 de la MegaBoom constituait une solide évolution sonore, c'est un peu moins le cas avec la MegaBoom 4, qui est dans une forme de continuité. Pour faire simple, si le profil sonore de l'enceinte est proche de ce que l'on retrouve sur une Boom 4, elle profite clairement de son plus grand volume, ainsi que de ses transducteurs plus imposants pour se démarquer dans le bas du spectre.

Sans être un monstre basseux, la MegaBoom 4 affiche une belle extension, suffisante pour amener une réelle assise à l'écoute. On notera toutefois une discontinuité audible entre les haut-parleurs, qui ont tendance à pousser un pic dans les bas-médiums, responsable du côté percutant de l'enceinte, et les radiateurs passifs, dont la fréquence de résonance se manifeste sous les 80 Hz. Cette discontinuité entache quelque peu la qualité technique de l'ensemble avec une hausse de la distorsion autour des 100 Hz, sans que cela ne soit trop gênant. La MegaBoom n'est pas un archétype d'équilibre, mais elle se rattrape par une personnalité très joueuse qui ne déborde qu'en de rares occasions.

Au-delà des basses, la MegaBoom 4 reprend la même personnalité que sa devancière. Elle s'affirme comme très proche de la Boom 4, quoiqu'un peu plus équilibrée à l'oreille. Le son reste extrêmement dépendant de la position d'écoute, avec un profil descendant face à l'enceinte (quelques effets de masquage), et plus scintillant en se replaçant dans l'axe d'un des haut-parleurs.

D'une manière générale, le son révèle une certaine polyvalence, l'enceinte parvient à éviter toute agressivité, malgré quelques effets de chuintements à haut volume, et à conserver une belle réserve de puissance. En revanche, la scène sonore montre les mêmes limites qu'auparavant : très étendue, mais manquant de profondeur de face, et assez floue en se rapprochant des flancs. De fait, l'architecture n'autorise pas un rendu stéréo très naturel ni un rendu 360° réussi. Par extension, le niveau de détails et la dynamique n'ont rien d'exceptionnel.

Concernant l'autonomie, notre compétitrice n'annonce pas moins de 20 h avec un niveau sonore réglé à 42 %. En pratique, nous avons atteint pas loin de 30 h à 50 % de volume, ce qui est un sacré score et une belle évolution par rapport à la génération précédente.