Test Reolink E1 Pro : une caméra de surveillance intérieure 2K avec suivi pour petit budget

La Reolink E1 Pro est une caméra de surveillance d’intérieur. Disponible au prix public conseillé de 50 €, elle intègre un capteur de 4 Mpx qui lui permet à la fois de détecter les mouvements et les filmer. Elle promet en plus de suivre lesdits mouvements grâce à une double motorisation, tandis qu’une intelligence artificielle l'autorise à reconnaître les personnes et animaux pour filtrer les alertes.

Un slot microSD est également prévu pour enregistrer les images, mais l’E1 Pro doit aussi permettre de suivre en live ce qu’il se passe à la maison. Un micro et un haut-parleur sont de la partie pour interagir au besoin.

L’E1 Pro ne profite pas du même niveau de finition que la Duo 3 du même fabricant, mais son usage intérieur l’expose à moins de dangers. On excusera donc ici l’emploi de plastique, bien assemblé qui plus est. Nous aurions cependant aimé un peu plus de travail sur la forme. Difficile effectivement de faire plus classique, pour une caméra motorisée du moins.

Toute la partie optique est enfermée dans une sphère et repose sur un pied circulaire. Même un œil non entraîné ne devrait avoir aucun mal à deviner la fonction de cette E1 Pro, quand d'autres tentent davantage de brouiller les pistes avec un design plus original, comme l'Avidsen HomeCam Indoor 2K. Dans tous les cas, les caméras motorisées se trahissent assez vite dès qu'elles se mettent en mouvement. Si vous cherchez une caméra vraiment “réservée”, le mieux est encore de se passer de motorisation, ce qui autorise en sus plus de compacité, à l’image de l'Imou Versa.

La caméra de Reolink intègre plus exactement une double motorisation qui lui permet de tourner et s’incliner sur 360° et 50° respectivement. Les moteurs peuvent être pilotés à distance ou s’actionner automatiquement avec le suivi de mouvement, mais il faudra veiller à ne pas l’installer trop en hauteur sur un meuble. L’objectif ne peut aller très loin vers le bas, mais il est possible de fixer la caméra au mur ou au plafond. Un petit disque à visser est fourni (vis et chevilles aussi) à cet effet et la caméra s’emboîte simplement dessus.

Le constructeur fournit également un câble d’alimentation assez long et au format propriétaire. La plupart des caméras utilisent aujourd’hui l’USB-C, ce qui permet de changer facilement de câble au besoin, mais compte tenu de la longueur et de la qualité de celui-ci, on n’y voit pas franchement de problème. La prise secteur est également dans la boîte, un autre bon point pour une caméra sans batterie.

L’E1 Pro ne s’encombre pas de commandes d’appel, comme on en trouve sur la Ranger RC d’Imou, mais elle intègre bien un micro et un haut-parleur. On identifie également un slot microSD pour le stockage des images. Sous l’objectif, celui-ci est normalement caché sous l’habillage si la caméra est posée, ou orientée contre le mur ou le plafond si elle est fixée. Pour plus de sécurité, ou du moins pour maintenir un accès aux images si la caméra est dérobée, Reolink propose un service cloud payant. Une HomeBase peut aussi être associée pour délocaliser le stockage, même si son rôle consiste surtout à centraliser les enregistrements chez soi quand plusieurs caméras sont installées.

Pour envoyer des alertes et donner accès aux images, la caméra de Reolink doit évidemment être connectée à Internet et l’app Reolink. Elle laisse alors le choix entre le wifi 2,4 ou 5 GHz, un port RJ45 étant prévu à l’arrière pour le filaire. L’appairage n’a pas posé de problème.

Reolink propose une app plutôt claire et complète pour accompagner ses caméras. On regrette certes l'absence d'accès aux alertes et enregistrements en page d'accueil, mais l'on y retrouve de quoi activer et désactiver le système de surveillance avec les modes Home et Away… et les réglages sont nombreux.

Reolink propose des réglages vidéo parmi les plus avancées en permettant, par exemple, de jouer sur le débit ou la fréquence d'images en plus de la définition, et l'app est tout aussi riche lorsqu’il s’agit de programmer la détection de mouvements. On retrouve ainsi des réglages classiques comme la sensibilité ou les zones d'activité, mais l'E1 Pro peut aussi détecter les personnes et animaux, et même réagir en fonction de leur taille si des minimum et maximum ont été définis. Un moyen de jouer indirectement sur la distance.

Grâce à sa motorisation, elle peut en plus les suivre sur l'axe horizontal, et Reolink permet de définir un angle à ne pas dépasser de chaque côté. C'est un autre réglage que l'on ne trouve pas souvent et qui peut s'avérer utile. Il arrive parfois que la caméra tourne un peu loin et achève sa course derrière un objet qui finit par éclipser celui qu'elle suivait.

En cas de détection, la caméra peut évidemment alerter l'utilisateur via son smartphone, mais aussi une boîte email. Les alertes sont pratiquement instantanées, mais Reolink impose un délai de 20 s entre deux. Il est également regrettable de ne pouvoir y intégrer un aperçu de l'activité détectée. Il faut à chaque fois ouvrir l'application pour voir ce qu'il s'est passé. La caméra peut enregistrer tant qu'elle détecte un mouvement, et même 15, 30 ou 60 s après pour être sûr de ne rien manquer, puis copier les images de la carte mémoire vers un serveur FTP. Un cloud est aussi proposé à partir de 5,99 €/mois ou 59,29 €/an pour cinq caméras. Enfin, une sirène peut être activée en prime pour presser/stresser les intrus.

L'application Reolink offre également de programmer indépendamment toutes les réponses de la caméra selon des plages horaires : alertes, enregistrement (par déclenchement ou continu), sirène. Nous aurions peut-être préféré programmer directement la détection de mouvements ou les modes Home et Away pour gagner du temps. Ceci étant, sans être forcément l'application la plus pratique au quotidien, elle n'en est pas moins très complète.

La caméra Reolink E1 Pro est dotée d’un capteur de 4 Mpx et d’une optique annoncée avec un champ de vision horizontal de 82° pour 43° à la verticale. Les caméras motorisées offrent bien souvent un champ de vision moins large que les caméras fixes, mais celle-ci fait assez fort. Il lui faut donc un peu de recul pour filmer une personne de la tête aux pieds, ou bien ajuster l’angle de vision sachant que le suivi de mouvement ne fonctionne pas sur l’axe vertical.

Elle peut en revanche délivrer des images de 2880 x 1616 pixels, soit une définition légèrement supérieure aux 2560 x 1440 pixels habituellement proposés. Et l’on retrouve comme toujours chez Reolink des réglages assez poussés pour la définition, mais aussi la restitution des zones sombres et claires, la fréquence d’image ou encore le débit de compression. Il est même possible de modifier le seuil de luminosité déclenchant la vision infrarouge. On peut regretter l’absence de mode HDR, mais il y a bien assez de réglages disponibles pour compenser à l'intention des bidouilleurs.

De jour

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L’E1 Pro parvient à restituer notre scène test avec finesse, en partie tout du moins. Un léger flou s’invite sur la partie droite de l’image. Elle parvient tout de même à offrir un bon rendu de notre colonne de portraits et, si les couleurs sont chez elle un peu ternes, des réglages sont proposés pour les corriger. En face, l’Eufy 2K Pan & Tilt n’arrive pas au même niveau de détails, mais elle a le mérite d’offrir une image plus homogène et fait donc un peu mieux dans l’ensemble.

De nuit

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Après 3 s dans le noir, la caméra Reolink bascule en vision infrarouge et délivre ses images. Une fois encore, le niveau de détail est bon, mais non homogène, et un petit tour par les réglages s’imposera pour corriger le rendu des zones sombres. La caméra Eufy, elle, capture des images plus homogènes et les réglages automatiques sont suffisants.

L’E1 Pro est toutefois loin d’avoir dit son dernier mot et brille sur nos tests de détection et d’identification. Elle a pu détecter ainsi une activité à l’autre bout de notre labo de 9 m de long, et même reconnaître s’il s’agissait d’une personne. Ses images nous ont permis d’identifier un visage jusqu’à 5 m environ, contre 3 m seulement pour la caméra Eufy. C’est l’une des meilleures caméras intérieures dans cet exercice.

Cette caméra de Reolink ne se contente pas d’enregistrer des images. Elle peut aussi enregistrer les sons et permettre d’écouter ce que pourrait se dire un duo de cambrioleurs. On peut même espérer les entendre à plusieurs mètres de la caméra pour peu qu’ils parlent à un niveau normal. À voix basse, en revanche, il risque d’être difficile de les comprendre au-delà de 2 ou 3 m. Soulignons que Reolink propose une technologie de réduction du bruit qui ne nous a pas franchement convaincus, mais ce type de fonctionnalité n’a pas grand intérêt sur une caméra intérieure. Rien de dramatique, donc.

La caméra E1 Pro permet aussi d’ouïr ce qu’il se passe en direct à la maison en direct, autorisant même à l’utilisateur de réagir ou discuter depuis son smartphone grâce à un haut-parleur. Le son est une fois encore très convenable ; nous n’avons pas constaté de coupures gênantes en discutant et, si le haut-parleur sature un peu à plein volume, il permet de comprendre aisément l’interlocuteur.

Soulignons que ce haut-parleur peut également servir de sirène, mais la fonction est presque anecdotique tant il manque de puissance pour cet emploi. Nous avons mesuré un niveau sonore de 61 dB (A) à 1 m, soit environ celui d’une conversation. Au mieux, il fera donc remarquer aux intrus que le domicile est surveillé, mais il y a peu de chances que des voisins l’entendent, même dans un immeuble.